Un nouveau sommet historique pour le CO₂ énergétique
Selon le dernier rapport de l’Energy Institute relayé par Reuters le 25 juin 2025, les émissions de CO₂ liées à la consommation d’énergie ont atteint 40,8 milliards de tonnes en 2024, soit +0,5 % par rapport à 2023. Il s’agit du niveau le plus élevé jamais enregistré, et du quatrième record consécutif depuis 2021. Cette augmentation, bien que modeste en apparence, intervient alors même que les énergies renouvelables progressent fortement. En clair, leur développement ne suffit pas encore à compenser la consommation mondiale de pétrole, de charbon et de gaz.
Des renouvelables en forte croissance… mais encore insuffisantes
Le rapport note une hausse de +2 % de la consommation énergétique mondiale en 2024, tirée par :
- la croissance des pays en développement,
- la reprise économique post-COVID,
- et la multiplication des usages liés au numérique (datacenters, IA...)
Dans ce contexte :
- Le solaire a bondi de +16 %,
- L’éolien de +9 %,
- La part des énergies renouvelables a atteint 15,2 % de la consommation finale.
Malgré cela, les combustibles fossiles couvrent toujours 81,5 % de la demande énergétique mondiale. Le charbon notamment reste très utilisé en Asie, en particulier en Chine et en Inde.
Le gaz et le pétrole toujours en tête
En 2024 :
- Le gaz naturel a connu une hausse de +1,4 %,
- La consommation de pétrole a progressé de +2 %, notamment dans les transports.
Ce rebond s’explique en partie par la baisse des prix des hydrocarbures au deuxième semestre, mais aussi par le retour à des niveaux de mobilité proches de 2019 dans les pays industrialisés.
En savoir plus sur l’évolution des prix pétroliers sur notre baromètre hebdomadaire : 👉 Baromètre des prix carburant
Les émissions de CO₂ par région
Le rapport détaille également les émissions par grandes zones :
- Chine : +1,6 % – toujours premier émetteur mondial,
- États-Unis : –2,3 % grâce au recul du charbon,
- Union européenne : –4,5 % avec des baisses en Allemagne et France,
- Inde : +6,1 % – très forte croissance du charbon et du pétrole.
Un écart croissant avec les objectifs climatiques
Ce constat est préoccupant. L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) rappelle qu’il faudrait réduire les émissions globales de CO₂ de –45 % d’ici 2030 pour espérer limiter le réchauffement à +1,5 °C. Or, à ce rythme :
- la trajectoire actuelle mène vers +2,7 °C à +3 °C à la fin du siècle,
- même les pays les plus engagés ne réduisent pas assez rapidement leurs émissions,
- le stockage du carbone ou les e‑carburants restent encore marginaux.
Quel avenir pour les carburants durables ?
Face à cette impasse climatique, les experts recommandent :
- d’accélérer la sortie des énergies fossiles,
- d’investir massivement dans les réseaux électriques (→ voir notre article sur les infrastructures),
- et de favoriser les carburants alternatifs (SAF, e‑carburants, biogaz).
Une pression sur les marchés de l’énergie
Les tensions géopolitiques (conflit Iran–Israël, guerre en Ukraine) et les fluctuations des cours du brut aggravent l’incertitude énergétique. En France, les prix des carburants à la pompe ont récemment augmenté, notamment pour le gazole et l’essence SP95-E10.
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