Alors que l’acceptabilité sociale des projets éoliens reste un enjeu majeur en France, le développeur EnergieTeam innove en lançant un chèque énergie volontaire pour les riverains de ses parcs. Une première dans le secteur de l’éolien français, qui pourrait inspirer d’autres opérateurs.
Un soutien financier direct aux habitants
Concrètement, ce dispositif s’adresse aux personnes vivant à proximité immédiate des parcs éoliens d’EnergieTeam, principalement dans les Hauts-de-France et en Normandie. Un forfait de 100 à 150 € par foyer sera versé chaque année sous forme de chèque énergie, indépendamment du revenu, à environ 1 300 foyers.
« Nous avons voulu créer un signal fort, positif et concret, pour récompenser les habitants qui vivent aux côtés des éoliennes et participent à l’effort de transition énergétique », explique Pierre Parvex, directeur du développement chez EnergieTeam, selon <a href="https://www.greenunivers.com/2025/06/energieteam-lance-un-cheque-energie-pour-les-voisins-des-parcs-eoliens-395460/">Green Univers</a>.
Ce chèque, distinct des dispositifs publics, est financé à 100 % par l’entreprise, sur ses fonds propres. L’objectif est autant de reconnaître un effort de cohabitation que de renforcer le lien entre les énergies renouvelables et les territoires.
Réconcilier éolien et acceptabilité locale
Ce type de mesure s’inscrit dans une logique de plus en plus présente : faire des riverains des bénéficiaires directs de la production d’énergie renouvelable.
En France, la loi autorise depuis peu la mise en place de mécanismes de partage territorial des revenus éoliens. Mais peu d’acteurs ont concrétisé cette possibilité. En devançant la législation, EnergieTeam envoie un message clair : l’énergie verte peut aussi être équitable.
Ce chèque énergie local est également une réponse aux critiques récurrentes selon lesquelles les éoliennes profiteraient surtout aux investisseurs et aux propriétaires fonciers, mais rarement aux habitants.
Un modèle duplicable à grande échelle ?
L’initiative est pour l’instant limitée à certains parcs, mais pourrait être étendue. Selon EnergieTeam, le coût de l’opération reste maîtrisé au regard de la puissance installée. Avec 1 GW en exploitation et 400 MW en construction, le potentiel de redistribution est réel.
Le modèle pourrait également inspirer d'autres acteurs du secteur, confrontés à des blocages locaux, voire à des contentieux juridiques liés au manque de concertation.
« Nous espérons que cela devienne une norme de marché. La transition énergétique ne se fera qu’avec l’adhésion des territoires », souligne Pierre Parvex.
Une communication volontairement locale
Pour promouvoir le dispositif, EnergieTeam prévoit une communication de terrain : réunions publiques, courriers, flyers. Objectif : éviter les polémiques et expliquer que ce chèque n’est pas une compensation mais une reconnaissance de l’engagement local.
Cela s’inscrit dans une tendance plus large : donner aux citoyens une part active dans les projets EnR (énergie renouvelable), que ce soit via le financement participatif, l’autoconsommation collective ou, comme ici, la redistribution directe des bénéfices.
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