L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a abaissé ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole jusqu’en 2028, invoquant les progrès des technologies à faibles émissions et les politiques climatiques plus strictes adoptées par les pays développés.
Une révision significative dès 2024
Dans son rapport annuel 2025 sur les perspectives du pétrole mondial (World Oil Outlook) publié le 10 juillet, l’OPEP annonce que la demande mondiale de pétrole devrait atteindre 110,5 millions de barils par jour (mb/j) d’ici 2028, contre 111 mb/j prévus dans son rapport 2023. Cette baisse de 0,5 mb/j marque un ajustement notable dans la trajectoire de croissance anticipée par l’organisation.
La révision la plus importante concerne l’année 2024 : la demande projetée est désormais de 104,5 mb/j, soit 1,1 mb/j de moins que les 105,6 mb/j estimés précédemment.
Des politiques climatiques plus ambitieuses en cause
L’OPEP explique cette révision par la montée en puissance des politiques de réduction des émissions dans les économies développées. L’électrification des transports, les carburants alternatifs et l’efficacité énergétique freinent la demande en carburants fossiles, notamment dans les transports routiers et l’industrie.
La croissance reste tirée par les pays émergents
Malgré cette baisse, l’OPEP prévoit toujours une croissance continue à moyen terme, soutenue par l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient. Ces régions verront leur consommation énergétique augmenter sous l’effet de la croissance démographique et économique.
La demande mondiale devrait culminer autour de 110,5 mb/j en 2028, dépassant nettement les niveaux pré-Covid (100 mb/j en 2019).
Reuters souligne que les efforts climatiques pourraient continuer à freiner la demande au-delà de 2028. L’OPEP ne donne cependant pas de projections précises au-delà de cette date dans ce rapport.
Tensions sur l’offre et équilibres à surveiller
Cette révision intervient alors que l’OPEP+ continue de restreindre sa production pour soutenir les prix. Les arbitrages futurs entre niveau de production, équilibre budgétaire et adaptation à la demande vont se complexifier.
Les États membres, très dépendants des revenus pétroliers, devront s’adapter à cette croissance ralentie dans les pays de l’OCDE.
Pour les consommateurs européens, ces prévisions laissent espérer une stabilisation des prix du brut si la demande baisse réellement. Mais tout dépendra aussi des tensions géopolitiques, de l’investissement dans le renouvelable, et de la réaction des marchés.
Source :
Reuters, OPEC trims oil demand forecast over next four years, 10 juillet 2025 – lien vers l'article.
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